L'intérêt pour ces dispositifs, largement importés des États-Unis en 2021, s'est rapidement accru, notamment chez les adolescents, grâce en partie à leur promotion sur les réseaux sociaux. Néanmoins, ils sont maintenant dans la ligne de mire du gouvernement.
Lors d'une interview dans l'émission Focus Dimanche sur RTL le 3 septembre 2023, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que le gouvernement prévoit d'interdire les cigarettes électroniques jetables, dans le cadre du nouveau plan national de lutte contre le tabagisme, qui sera bientôt présenté.
Cette décision suit la tendance de plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la Belgique et l'Irlande, qui ont déjà interdit ces Puffs. Selon la Première ministre, ces vapoteuses jetables "donnent de mauvaises habitudes aux jeunes. On peut dire que ce n'est pas de la nicotine, mais c'est un réflexe et un geste auquel les jeunes s'habituent. C'est ainsi qu'ils se dirigent vers le tabagisme."
Certaines Puffs ne contiennent pas d'alcaloïde du tabac, mais elles posent un risque pour les jeunes en raison de l'addiction au geste qu'elles engendrent, amplifiée par l'effet de mode. D'autres modèles présentent une concentration en nicotine bien supérieure à la limite autorisée, qui est d'environ 20 mg/ml. Cela constituerait un véritable danger en termes d'addiction pour les adolescents, dont la maturité cérébrale n'est pas encore atteinte.
Les Puffs sont particulièrement attrayantes pour le jeune public grâce à leurs nombreux parfums acidulés (pomme, vanille, barbe à papa...) et à leur marketing flashy. Vendues entre 8 et 10 €, ces vapoteuses jetables ne nécessitent aucun réglage et délivrent un nombre limité de bouffées (entre 300 et 600) après leur allumage, jusqu'à épuisement de leur e-liquide, qui peut contenir de la nicotine.
Bien que ces produits soient théoriquement interdits à la vente aux mineurs, dans les faits, les adolescents peuvent se les procurer facilement. Selon une étude du Comité national contre le tabagisme (CNCT) menée en mars 2022, 64 % des buralistes français acceptent encore de vendre du tabac aux mineurs.
Face à l'engouement pour ces vapoteuses, l'ancien ministre de la Santé François Braun s'était dit il y a quelques mois "tout à fait favorable à une interdiction des Puffs dans le cadre du prochain Programme national de lutte contre le tabagisme (PNLT) 2023-2027".
Sur RTL, Élisabeth Borne a exprimé des inquiétudes concernant la recrudescence de la consommation de tabac, soulignant que le tabac est à l'origine de 75 000 décès par an. Elle a cependant précisé que le gouvernement n'envisageait pas d'augmentation des prix du tabac à court terme. "On a augmenté la fiscalité sur le tabac cette année et on ne prévoit pas de l'augmenter l'an prochain. Cela ne signifie pas que nous ne sommes pas très vigilants quant à la consommation de tabac."